La journée d’étude du Groupe de Travail Profondeur Historique des Océans (PHO) s’est déroulée le lundi 9 décembre à Paris. Elle a été organisée avec le soutien du GDR OMER (Groupement de Recherche Océan et Mers du CNRS). Les diaporamas et/ou résumés des présentations sont consultables ci-dessous.

Les thèmes transversaux aux présentations étaient : le temps, les tempêtes, les trajectoires, l’environnement, les marqueurs et indicateurs pour reconstituer les environnements passés. L’après-midi, nous avons travaillé avec un document commun pour mutualiser des informations sur nos sources communes de travail, nos zones d’étude, nos périodes d’étude. Il a été décidé que les cycles de webinaires reprendront à partir du mois de février 2025. Le programme est en ligne sur le site du GDR OMER. Si vous souhaitez suivre les actualités du groupe de travail, vous pouvez vous inscrire via cette page dans l’onglet PHO : https://ocean.cnrs.fr/groupes-de-travail/

Les présentations que nous avons écoutées étaient les suivantes :

– Les spondyles du Pacifique Est : premiers résultats des analyses menées pour mieux comprendre les réseaux commerciaux en Amérique ancienne – Julio Cotom-Nimatuj (MNHN, UMR 7209 AASPE)

– Reconstruire la trajectoire longue d’un socio-écosystème côtier : l’exemple de Tarragone, Catalogne, Espagne – Ferréol Salomon (CNRS, Laboratoire Images, ville, environnement)

– Naufrages et tempêtes dans le golfe du Lion aux XVIIIe et XIXe siècles, dans les profondeurs d’un dialogue entre histoire et paléotempestologie – Léa Tavenne (Université Bretagne-Sud, UMR 9016 TEMOS)

Résumé : Cette communication se base sur un corpus inédit contenant 1001 naufrages s’étant produits dans le golfe du Lion entre 1700 et 1920. 80% de ces accidents de mer étant dus, en partie ou entièrement, à des conditions météorologiques, les déclarations de ces derniers sont une fenêtre sur les événements tempétueux à une époque où les relevés météorologiques n’excitent pas encore. Après un traitement statistique, ces données historiques sont croisées aux bio-indicateurs afin de comprendre les conditions climatiques aux échelles locales, méditerranéenne et hémisphérique. Cette étude contribue à l’identification d’une période particulièrement tempétueuse durant la fin du Petit Âge Glaciaire en Méditerranée tout en mettant en lumière l’importance de considérer les archives historiques comme de véritables proxys climatiques.

– Le cyclone, le prêtre et la colonie. Etude d’une catastrophe par submersion marine sur les côtes malgaches lors du moment colonial : le cyclone du 3 mars 1927 à Tamatave – Mathieu Huyez (Université La Rochelle, LIENSs UMR 7266)

Résumé : Début mars 1927, un système dépressionnaire est suivi dans l’océan Indien, notamment depuis l’observatoire d’Antananarivo, dirigé par le prêtre jésuite Charles Poisson. Ce dernier prévoit que la trajectoire du météore devrait laisser Madagascar à l’écart de toute sérieuse menace. Mais le 3 mars, le cyclone tropical s’abat sur la ville de Tamatave (côte est de la Grande Île), et détruit une grande partie de cette agglomération portuaire, par les vents violents qu’il a générés, mais aussi par ce que les autorités ont qualifié de «& nbsp;raz-de-marée ».
En quoi le croisement de différentes sources d’archives permet-il de définir cet événement historique ? Comment caractériser les aléas météo-marins (cyclone et submersion marine) dont Tamatave a été spécifiquement la cible, à la lumière des connaissances actuelles ? Qu’est-ce que la catastrophe cyclonique révèle de la vulnérabilité de cette ville portuaire et plus largement de la colonie malgache ?
À la croisée de l’histoire et de la géographie, cette étude montre comment identifier cet événement cyclonique passé, du point de vue des aléas, du contexte physique, et de la vulnérabilité, avec les limites de l’exercice. D’autre part, les imbrications scalaires de la catastrophe révèlent, dans une certaine mesure, un point de bascule dans la gestion cyclonique du territoire malgache, où les pouvoirs politique et religieux sont en relation, dans un contexte où la métropole française, paradoxalement, souhaite accélérer la laïcisation de la colonie.

– Le changement climatique et l’océan dans l’enseignement et les manuels scolaires en France – Stefania Rosolen (Sorbonne Université LOCEAN-IPSL UMR 7159 et Office for Climate Education)

Trois présentations s’appuyaient sur des travaux doctoraux en cours financés par le GDR OMER.